BASF teste ses inhibiteurs d’uréase et de nitrification en Champagne
L’agrofournisseur BASF a conduit au printemps, à Lavannes (Marne), des expérimentations autour de son inhibiteur d’uréase, Limus Perform, et de son inhibiteur de nitrification, Vizura.
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Dans un contexte de transition agroécologique, le marché des urées améliorées a le vent en poupe. Chacun souhaite en développer et BASF n’y fait pas exception. L’agrochimiste a testé, au sein du Gaec de la Poste (650 ha, 1 200 animaux à l’engraissement) situé à Lavannes (Marne), deux inhibiteurs : l’un d’uréase, l’autre de nitrification.
Baisse de 25 % des émissions d’ammoniac
Le Gaec fait partie des 30 exploitations qui alimentent l’unité de méthanisation Méthabaz (25 000 t/an de digestat), à Bourgogne-Fresne, créée en collaboration avec Engie et Cérèsia (elle-même engagée dans un projet de décarbonation avec BASF). « L’une de nos attentes sur la ferme était de mieux comprendre comment se comportent nos engrais organiques dans les sols afin d’améliorer nos usages », présente Mathieu Robert, chef d’exploitation du Gaec et DG de Méthabaz.
C’est ainsi qu’au printemps, des expérimentations ont été menées en partenariat avec BASF pour vérifier l’efficacité de leurs inhibiteurs dans la réduction des rejets d’ammoniac et la limitation du lessivage de nitrates.
L’inhibiteur d’uréase « Limus Perform » a été testé, en association avec une solution azotée, sur du blé d’hiver lors de deux périodes données (14 et 21 mars). Les conditions pluvieuses et froides du printemps n’ont pas été favorables à la volatilisation d’ammoniac. Néanmoins, BASF relève une réduction moyenne de 26,5 % des émissions lors de l’usage de Limus Perform. Le rendement en blé obtenu avec l’inhibiteur a été de + 0,7 q/ha pour un taux protéique en chute de 0,15 point.
Jusqu’à -30 % de lessivage
Du côté de l’inhibiteur de nitrification « Vizura », son application a été couplée à celle du digestat de méthanisation. « En plus de limiter les rejets d’ammoniac, l’objectif était de réduire le lessivage des nitrates dans le sol », précise Pascal Lacroix, responsable Territoire Est de BASF France division Agro. L’inhibiteur contient ainsi du DMPP, un agent bactériostatique qui retarde pendant 4 à 10 semaines l’activité des bactéries nitrosomonas, à l’origine de la transformation de l’ammonium (NH4 +) en nitrate (NO3-).
Deux essais ont été menés : le premier lors de l’apport de l’inhibiteur dans le cas d’une fertilisation à dose standard, le second lors d’un apport réduit (30 unités d’azote en moins). « Les concentrations en nitrates à différents horizons : 0-30 cm, 30-60 cm, 60-90 cm ont été mesurées, poursuit le responsable de BASF. En présence de Vizura, une réduction de 11 % de la quantité de nitrates est observée pour une quantité d’azote réduite, et jusqu’à 30 % en conditions classiques. »
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